Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 3.djvu/202

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

réuniſſoit toutes les vertus que la Théologie Romaine avoit cru devoir diſtribuer à un grand nombre de Dieux. Deux choſes prouvent en effet que telle fut l’idée qu’eurent les Sabins de leur Vacune. La première c’eſt la qualité des Divinités pour leſquelles les Romains l’avoient prise, qui ſont celles qui préſidoient aux objets les ſeuls en eſtime chez les Sabins, qui étoient la Sageſſe & la Vertu regardées comme ce qui formoit la félicité, la Guerre l’Agriculture & la Chaſſe, reputées comme ce qui leur étoit plus aſſorti. La ſeconde preuve que les Sabins croioient que la Divinité de Vacune s’étendoit à tout, c’eſt que nous l’avons vue jusqu’à la ſouffrière de Cutilies. J’ai dit quelque part que la ſingularité de ces ſortes de lieux les fit toujours regarder dans l’Antiquité, comme quelque choſe qui étoit au dessus du naturel. On les croioit en génèral des appartennances de l’Enfer. L’odeur horrible qu’elles exalent étoit regardée en particulier comme tenant de plus près au Miracle. Elle étoit honorée à toutes les ſouffrières ſous le nom de Méphite. Les Sabins eurent de commun avec tous les autres Gentils de ne pas regarder comme ordinaires ces en-