Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 3.djvu/384

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pre- viſite de Fonte-bello, ſe ſoutint dans une ſeconde qui eut pour objèt d’en faire prendre le deſſein, pour en orner mon ouvrage par un Peintre trés-habile, qui trouva l’endroit le plus frappant qu’il eut vu. Mais comme dans l’une & l’autre de ces occaſions je n’avois vu que la chute d’eau, au deſſus de laquelle les embarras du lieu ne permettoient pas de monter, je n’étois pas content. Je me déterminai à retourner une troiſième fois à Fonte-bello avec la reſolution d’en voir la ſource malgré tous les obſtacles. J’exécutai ma reſolution, & je trouvai que ma fameuſe Fontaine de Blanduſie n’etoit pas même une Fontaine. Non ſeulement la ſuperbe chute s’étoit transformée en quelques légers filets d’eau, mais en me faiſant jour à travers les ronces & les épines, je découvris que ce peu d’eau même n’étoit pas une eau de ſource ; que ce n’étoit que l’eau qui découloit de tous les lieux des environs, abondante dans les tems humides, & qui ſe reduiſoit preſque à rien lorſque la ſaiſon devenoit ſeche ainſi qu’elle l’étoit alors. Le lieu demeura à mes yeux ce que j’ai dit que la nature l’avoit formé aux autres égards ; mais il ne put que ceſſer entierement, de paroitre celui