de ſes milles aussi conſervé & également reſté quoiqu’un peu penché dans ſa place antique. Ce mille est LXXXI. Il prouve que le lieu fut à dix neuf milles juſtes d’Asculum, avec quoi l’eſtime commune s’accorde ſuffisamment. La voïe que nous décrivons, recevoit au moins là l’Equotuticiènne dont nous avons parlé, puiſque Cerignole ne ſe trouva pas moins ſur le chemin d’Hordone par où nous avons qu’elle paſſait, que ſur celui d’Aſcoli.
CXLIV. Suite par Cérignole où nouveau mille & par le Pont de Canoſe ſur l’Aufide près du quel ſe donna la Bataille de Cannes dont le champ eſt établi.
Du lieu où est Cerignole il ne reſte plus que six mjlles juſqu’à Canose, qui s’annonce par l’ouvrage de la voïe ſur tout dés l’Aufide, ſur l’un & l’autre bord du quel on le voit relatif à l’epitéte de Violente qu’Horace donne à cette rivière, toute douce qu’elle paroit, puiſque je l’ai reconnue guéable juſqu’à ſon embouchure. Qua Vielcus obſtrepit Aufidus. lib. III. od. ultra.Mais c’eſt que la longueur de son cours, qui est d’audelà de l’Appennin, ce que Polibe remarqua comme un merveille[1] ſans en dire la raiſon, qui eſt que l’Appennin ſe reduit là au haut pain de ſucre du Mont-vultur, c’eſt que la longueur du cours de l’Aufide, dis-je, le charge en
- ↑ Ὀς μονος (l’Aufide) διαιῥες τες Απινινον. Polib. Hist. lib. III.
