Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 3.djvu/80

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vit capables d’avoir ſoumis la Nation Sabine[1]. Elle en fit tant de cas toujours qu’encore de ſon tems Cicéron pérorant devant Céſar ne faiſoit pas difficulté de parler des très-vaillans Sabins, comme de la fleur de l’Italie, & du plus ſur appui de la République[2]. Une Vertu qui paroit ſi peu avouée par l’humanité pourroit être taxée peut-être de n’en être pas une. Mais on juge qu’elle eſt moins une vertu particulière que l’exercice des vertus les plus admirables, lorſqu’on conſidére qu’elle reſulte de l’habitude des actes les plus pénibles à la Nature, & ſur-tout du plus héroique qui le renferme tous, qui eſt le mépris de la mort. Une Vertu ſi ſublime ne peut être dégradée que par le défaut de ſes juſtes motifs. Mais il ne manquerent jamais à la valeur des Sabins. On pourroit bien juger que c’eſt d’eux comme de leurs Pères, que les Eques emprunterent le droit Fécial, qui conſiſte à ne pas la laiſſer exercer ſans la

  1. Φησι δὸ συνγραφεις φαϐιος Ῥωμαιȣς αἰσθεσθαι τȣ Πλȣτȣ ποτε πρῶτον ο τε τȣς εθνȣς τȣτȣ ϰατεϛησαν ϰυριοι. Strabon. lib. V.
  2. Poſſum forciſſimos viros Sabinos tibi probatiſſimos totumque Agrum Sabinum florem Italiæ Robur Reipublicæ proponere. Cic. pro Ligar. num. 32.