race maudite et constamment persécutée par les chefs indigènes ? Est-il besoin d’ajouter qu’ils aiment beaucoup notre domination qui les protège, et sous laquelle il leur est permis de respirer tranquillement le même air que leurs compatriotes ?
Toutes ces populations sont d’une douceur et d’une docilité inaltérables. Les Indiens mendient beaucoup ; ils sont voleurs par habitude, mais leur cupidité ne s’adresse qu’à des choses insignifiantes. Ils ajouteront quelques caches au prix de la commission que vous leur faites faire ; mais ils ne s’empareront pas d’un trésor que vous leur aurez confié, ni d’un objet d’une certaine importance.
Dans ces pays, où la chaleur est accablante, une maison n’est bien tenue qu’à la condition d’être remplie de serviteurs. Une famille qui se respecte commence toujours par s’entourer de nombreux domestiques. Il est vrai que si ces domestiques ne font pas grande besogne, ils coûtent peu, car ceux qui reçoivent le plus fort traitement n’ont guère que trois ou quatre roupies par mois (la roupie vaut 2 fr. 50), et fournissent à leur entretien et à leur nourriture sur cette somme.
On s’étonnera peut-être qu’avec un revenu aussi faible, ils puissent suffire à leurs dépenses. Rien de plus facile à expliquer. La loi religieuse interdit aux adorateurs de la Trimourty ou trinité indienne, de toucher à des mets préparés avec des fragments d’animaux.