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Page:Chauvet - L Inde française.djvu/237

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tenaient prêts à saisir les câbles. L’inaltérable crédulité des Indiens affirme que, lorsque le char exécute sans encombre le tour de l’immense périmètre de la pagode, l’année est sûrement féconde.

En tête de la colossale machine, on aperçoit un quadrige de chevaux à robes impossibles : verte, jaune ou violette ; on dirait qu’ils vont s’élancer dans l’espace. C’est l’œuvre d’un sculpteur naïf.

Au-dessus de ce monstrueux attelage est le plateau sur lequel trône la divinité. Des théories de bayadères, vêtues de pagnes éclatants, couvertes de bijoux précieux et de fleurs odorantes, s’enlacent et se dénouent autour du dieu, agitent des éventails en plumes et lançant des nuages d’encens.

Comme je tiens à ne perdre aucun détail de ce spectacle et à bien saisir les nuances, après avoir joui d’un peu loin de l’ensemble que je trouve harmonieux, je m’approche, je regarde ; je recule soudain malgré moi.

L’immense char est sculpté à jour. De sa base à son faîte se déroulent une série de scènes dont rougirait la Vénus impudique elle-même. Les cauchemars de la débauche, les conceptions les plus monstrueuses de l’imagination en délire, les fantaisies les plus insensées sont épuisés et dépassés.

Les musées secrets qui ont révélé à notre siècle les tristes manifestations de la vie grecque et romaine pâlissent devant la vieille corruption du génie indien, qui