rieusement que la grande culture ne disparût bientôt entièrement de nos possessions transatlantiques.
Il fallut donc de toute nécessité recourir à un expédient pour la sauver. On s’adressa à l’émigration étrangère, au travailleur libre, contractant un engagement avec un propriétaire, pour un temps déterminé, comme les garçons de ferme en contractent, en France, avec les fermiers.
On s’adressa d’abord à des habitants de Madère, où la déplorable situation de vignobles autrefois célèbres rendait la main d’œuvre à peu près inoccupée. Des Madériens se transportèrent dans nos Antilles, et essayèrent d’y remplacer les nègres. Ce premier essai échoua radicalement.
Les Madériens ne pouvant braver impunément le travail agricole dans nos colonies, on eut l’idée de recruter sur la côte d’Afrique les ouvriers ruraux dont avait besoin le sol intertropical ; mais ici on se trouva en face des lois et des règlements promulguée contre la traite.
Certes, rien ne ressemble moins à l’acte criminel qui constitue la traite et qui consiste à enlever, malgré eux, les gens d’un pays pour aller les vendre ailleurs, que la signature volontaire d’un engagement librement discuté. Mais les Anglais, sous un prétexte de philanthropie mal entendu, n’y voient point de différence et confondent volontiers sous le nom de traite les actes aussi in-