Aller au contenu

Page:Chazel - Le Chalet des sapins, 1875.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

10
le chalet des sapins

temps-là plus de levers de soleil, je puis le confesser, que je ne l’aurais souvent voulu.

Sitôt levés, la toilette se faisait à grande eau, puis tout de suite la soupe arrivait ; après la soupe, une promenade un peu accélérée ou quelques exercices de gymnastique pendant une bonne demi-heure, pour nous éclaircir les idées, disait mon père.

Cela fait, la classe et l’étude alternaient. Jusqu’à midi, la salle d’étude ne s’ouvrait plus que pour laisser entrer le déjeuner. Le soleil avait beau se glisser frauduleusement à travers les rideaux blancs des fenêtres, le tentateur en était pour ses frais d’agaceries. Il eût fallu voir que l’on violât la consigne ! Cet écureuil de Maurice avait fini lui-même par emboîter le pas.

Il est vrai qu’à partir de midi, la journée nous appartenait. Mais aussi comme nous en usions, comme nous nous en donnions à cœur joie de ces vacances quotidiennes ! La grande vallée de Niederhaslach nous appartenait : c’était notre bien, notre propriété. La maison forestière de Christian Bauer, l’un des gardes de la montagne du Nideck, les chemins de schlitt, la clairière où travaillaient les bûcherons, étaient nos promenades favorites. Nous n’allions pas bien loin, car à cette