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« Tu m’embrasses la main, c’est sur ma bouche qu’il faut déposer ton baiser.
« Ô femme qui es mon idéal !
« C’est un beau baiser que tu m’as donné, mais il est perdu,
« car il n’est pas donné à la main d’apprécier la volupté du baiser. »

Les trois expressions, Kobla قبلة, letsem لثم et bouss بوس, s’emploient indifféremment pour indiquer le baiser de la main ou de la bouche. Le mot ferame فغام se dit spécialement du baiser sur la bouche à l’exclusion de celui de la main.

Un poète arabe a dit :

« Par Dieu ! le cœur de l’amoureux ne trouve de remède
« ni dans les sortilèges, ni dans les amulettes,
« ni dans l’étreinte sans baiser,
« ni dans le baiser sans coït. »

Et l’auteur de l’ouvrage intitulé les pierres précieuses de la fiancée et la jouissance des âmes a ajouté, comme complément et comme commentaire, les deux vers suivants :

« ni par la conversation sans étreinte,
« mais bien par la superposition des jambes sur les jambes (le coït). »

Sache que toutes les caresses et toutes les espèces de baisers, dont il a été question ci-dessus, soit en bien, soit en mal, ne sont d’aucune utilité sans l’introduction du membre. Tu dois donc t’en abstenir, si tu ne dois coïter ; car elles allument