Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/243

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d’après, son petit pied recommençait à gratter la terre. Le vœu qu’elle venait de former ressemblait à une résolution. Comme on peut croire, M. Drommel ne se doutait de rien.

Il était tellement absorbé par son travail qu’il ne s’avisa pas de la fuite des heures. Le soleil allait se coucher quand il quitta sa grosse pierre et donna le signal du départ. Soit que sa clairvoyance fût intermittente, soit par l’effet de quelque distraction, il ne sut pas retrouver son chemin et finit par s’égarer complètement. Mme Drommel s’en aperçut, mais il coupa court à ses représentations en l’assurant qu’il possédait au suprême degré la bosse des localités. Le malheur fut que, en descendant un sentier rocailleux, elle fit une glissade et tomba, sans se faire grand mal à la vérité. Il lui reprocha vivement sa maladresse, la rabroua, se fâcha, avant de l’aider à se relever. Elle fut bientôt sur pied, s’excusa de son mieux. Étourdie par sa chute, craignant d’en faire une autre, elle ralentit le pas. Il se fâcha de plus belle. Ce qui mit le comble à sa colère, c’est que le sentier qu’ils suivaient les conduisit à un carrefour où aboutissaient cinq chemins de traverse. Lequel prendre ? M. Drommel était fort embarrassé et furieux de l’être. Il ne faisait plus assez jour pour qu’on pût déchiffrer les