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Page:Chergé - Guide du voyageur à Poitiers et aux environs, 1872.djvu/115

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TEMPLE SAINT-JEAN.

sérieuses et avec l’approbation des hommes les plus compétents.

On a suivi avec une exacte fidélité, dans la reconstruction des absidioles, l’appareil et les lignes indiquées par la portion de ces membres de l’édifice retrouvée intacte à sa base, au-dessus de ses fondations, comme il est encore facile de s’en assurer aujourd’hui.

La couverture est un recouvrement en dalles comme l’antiquité les pratiquait, avec joint recouvert formant larmier d’une assise sur l’autre, pour empêcher les eaux de rentrer par les lits des assises. Les édifices grecs et romains ont été couverts presque tous ainsi à l’origine, et les dalles de pierre, qui, dans notre Poitou, étaient posées à plat sur les voûtes de nos absides de Civray, Chauvigny, etc., avec moins de précaution et plus grossièrement, il est vrai, n’étaient autre chose que l’emploi de ce système primitif.

Les contre-forts ont été retrouvés dans les fouilles, existant encore à 0m60 de hauteur, et les arrachements qu’on voyait autrefois sur le parement des murs aux arêtiers, dans toute la hauteur de l’édifice, et qui, jusqu’à la découverte des bases des contre-forts, avaient été pour nous une énigme insoluble, devinrent parfaitement intelligibles et indiquèrent, sans qu’un doute fût désormais possible, le système des contre-forts.

Ce système était, du reste, employé dans la construction des édifices de cette époque et antérieurement. Ainsi les murs de l’Agora d’Adrien, à Athènes, sont soutenus par d’énormes contre-forts, si saillants qu’entre eux on a établi des logettes pour les marchands.

Les piédestaux des arènes de Nîmes, jusqu’au 1er étage, où ils se convertissent en colonnes, ne sont pas autre chose que des contre-forts.

L’architecte qui a restauré le temple Saint-Jean, guidé par les traces irrécusables que lui livrait le monument confié à ses soins, n’a donc rien inventé ni rien ajouté ; il s’est borné à refaire ce qui existait dans le passé.

Quant à la toiture, il a adopté un système général dont