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ÉGLISE DE SAINT-SAVIN.

avait fixé l’attention de nos ancêtres, et plusieurs y avaient vu le chiffre amoureux du roi Henri II :



Ce chiffre, joint à ce que le nom de Diane de Poitiers rendait présumable, de la part de cette femme célèbre, dans la ville dont elle semblait (bien à tort cependant) la suzeraine, tout cela avait porté à croire que cette maison avait effectivement appartenu à la maîtresse du fils de François Ier.

Mais un examen plus réfléchi, fait avec une sagacité profonde par l’un de nos plus érudits chroniqueurs (M. de la Liborlière), nous semble avoir démontré d’une manière évidente que le chiffre ayant été mal lu, les données artistiques et locales ayant été insuffisamment appréciées, on doit penser que la maison et la chambre attribuées à Diane de Poitiers ont été habitées par Diane de France, fille légitimée de Henri II et de Philippe Duc, demoiselle piémontaise.

Cette Diane devint plus tard duchesse de Châtellerault et d’Angoulême, gouvernante du Limousin, et elle s’illustra par son caractère et par les services qu’elle rendit à la France.

Nous en avons déjà parlé à propos de l’auberge de l’Éléphant, qui s’est trouvée sur notre passage. Il est donc inutile de s’y arrêter plus longtemps, de même que, si vous craignez d’être indiscret en frappant à la porte des hôtes actuels de l’ancien logis princier, il faut nous hâter de poursuivre notre course.

Église de Saint-Savin. — En face de la maison de Diane débouche la rue de Saint-Savin : elle doit ce nom à l’église paroissiale placée sous le vocable de ce Saint, et qui est située à 150 pas environ sur la main gauche. Cette église, qui n’offrait rien de remarquable,