Aller au contenu

Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dieu lui dit : « Je suis le Maître de la vie, que tu désires voir et à qui tu désires parler ; écoute ce que j’ai à te dire, à toi et à tous les Indiens :


« Je suis le Maître du ciel, de la terre, des arbres, des lacs, des rivières, des hommes et de tout ce que tu vois et as vu sur la terre ou dans les cieux ; et parce que je t’aime toi et les Indiens, vous devez faire ma volonté, vous devez aussi éviter ce que je hais ; je hais que vous buviez comme vous le faites, jusqu’à en perdre la raison ; je désire que vous ne vous battiez pas les uns les autres.


« Vous prenez deux, trois, quatre femmes, ou courez après les femmes des autres, vous faites mal. Je hais une pareille conduite. Vous devriez n’avoir qu’une femme et la garder jusqu’à la mort. Vous mentez, vous volez, vous assassinez, je hais tout cela. La terre sur laquelle vous êtes, je l’ai faite pour vous. D’où vient que vous souffrez que les blancs s’en emparent ! Ne pouvez-vous vous passer d’eux ? Je sais que ceux que vous appelez les enfants de votre grand Père fournissent à vos besoins. Mais si vous n’étiez misérables comme vous l’êtes, ils ne vous seraient pas nécessaires. Vous devriez vivre comme vous le faisiez avant de les connaître. Avant que fussent arrivés ceux que vous appelez vos frères, votre arc et vos flèches ne vous suffisaient-ils pas ?


« Vous n’aviez besoin ni de poudre, ni de plomb, ni de fusils. La chair des animaux suffisait à votre nourriture, leur peau à votre habillement. Mais quand je vous vis enclins au mal, je chassai les animaux dans les profondeurs des forêts, afin que vous dépendiez de vos frères pour vos aliments et vos vêtements. Redevenez bons, exécutez mes volontés, et je vous renverrai des animaux en abondance.


« Toutefois, je ne vous défends pas de souffrir parmi vous les enfants de votre Père. Je les aime, ils me connaissent, ils me prient ; je subviens à leurs besoins, et leur donne ce qu’ils vous apportent. Mais il n’en est pas de même pour ceux qui sont venus vous