Le Roman anglais de Notre Temps la vérité de l'observation sociale, non dans les caractères, le récit, ou même les idées, bien qu'il en regorge. Considérez en outre que cet écrivain n'a jamais été, jamais voulu être qu'un amateur, un dilettante de la littérature comme de l'art et de la science. Peintre, il a, pendant des années, exposé, produit, sans prétendre au succès. Musicien, il a, jusqu'à la fin de ses jours, com- posé le soir des gavottes et des fugues à la manière de Handel. Savant, admirateur et disciple des évolutïon- nistes, il a cependant engagé contre Darwin une polémique retentissante, et, sur certains points, complété, corrigé sa doctrine. Une telle dispersion d'esprit aurait suffi, sans perversion, à diminuer un autre homme. Mais Samuel Butler avait l'art de transformer ses goûts en lubies, ses idées fixes, ses enthousiasmes en dadas, ses antipathies en ressentiments. C'est lui qui a démontré que Handel était le plus grand musicien de tous les temps; que l'Odyssée fut composée par une femme, probablement Nausicaa ; que les sonnets de Shakespeare s'ont l'œuvre d'un autre, et que l'usage de l'alcool explique la supério- rité de l'intelligence humaine sur celle des animaux. Voilà l'homme que notre temps venge du sien. Il avait prévu, prédit cette revanche. Il s'était, d'avance, octroyé soixante-quinze ans au moins d'immor- talité après sa mort Cette, conviction était sa force. Il était tellement sûr d'une autre vie, antérieure et pos- térieure à sa vie, qu'il a forcé le monde à le reconnaître dans les ancêtres détestés de sa chair aussi bien que dans la postérité de son esprit. Avouez qu'il est peu de destinées plus originales. Ce n'est pas tout. Butler n'a rien d'imposant ni de prophétique, en dépit de ses singularités. Personne, et lui moins que personne, ne considère ses œuvres comme j a ,tiz B dbvG00gle
Samuel