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DU CAFÉ ET DE SES FALSIFICATIONS.

Parmi les faits curieux qui se rapportent à la vente du café, on doit citer :

1° L’action en justice d’un revivificateur de marc de café pour en faire de nouveau café, qui attaqua un de ses ouvriers qui avait voulu l’imiter en revivifiant, à son exemple, les marcs épuisés. Ce qu’il y a de singulier, c’est que ce falsificateur obtient la condamnation de son imitateur[1].

2° L’idée de M. Sapin, de Pontarlier, qui avait publié dans le Journal de Buchoz, 1781, le procédé suivant pour la revivification des marcs.

On se servira d’un pot vernissé, on le remplira de marc de café qu’on aura soin de tenir dans un lieu sec ; on arrosera ce marc tous les cinq jours pendant près de deux mois avec de la bonne eau de café. On mettra ensuite le pot bien couvert dans un endroit où il y aura un degré de chaleur pour déterminer la fermentation.

Six mois après on fera usage de ce marc qui est préférable au meilleur café du Levant !

Nous n’avons pas répété l’expérience indiquée par M. Sapin, mais nous pensons qu’il vaudrait mieux prendre la bonne eau de café, que de la mettre sur le marc.


SUR DIVERS CAFÉS VENDUS À PARIS.

L’enrobage qui, jusqu’à un certain point, a été toléré, a servi à une foule de personnes pour préparer des cafés qui furent annoncés sous des noms divers, nous citerons :

Le café dit des Antilles. — Ce café préparé à Vaugirard, fut reconnu être obtenu avec du café enrobé d’un caramel de basse qualité ; dans divers cas on ajoutait à ce café pour les crémiers une certaine quantité de chicorée.

Les vendeurs furent condamnés pour avoir trompé l’ache-

  1. Si nous avions eu l’honneur de présider le tribunal, nous eussions demandé que le fabricant fût mis à son tour en jugement comme falsificateur, car du marc de café n’est pas du café.