Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/226

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guette, et que le mouvement de celle-ci est produit par une cause intelligente ; mais au lieu de l’attribuer au démon, je l’ai fait dépendre de la pensée de l’homme (157).

C’est le cas de rappeler une Lettre touchant la baguette, insérée dans le Mercure de février 1693 (84), dont l’auteur pensait que rien ne prouvait l’intervention du diable, et que lors même qu’on rejetterait l’opinion du Dr  Chauvin, il ne faudrait pas adopter l’opinion contraire ; qu’il serait raisonnable d’attendre une explication qui ferait rentrer les phénomènes de la baguette dans le domaine de la physique. Or, selon moi, mon explication a précisément cet avantage.

242.Je terminerai ce chapitre par l’examen de ce qu’on doit croire, en définitive, de la part réelle qu’a eue Jacques Aymar dans la recherche des assassins du marchand de vin de Lyon et de sa femme.

Après les preuves multipliées d’impuissance de J. Aymar, opérant à l’hôtel de Condé (91), à l’hôtel de Hanovre, recherchant vainement pendant deux jours le voleur des pièces de drap du marchand Ferouillard (92), ne trouvant pas d’eau à Chantilly quoique la rivière coulât sous ses pieds, ne découvrant rien dans la rue Saint-Denis, où un soldat du guet venait d’être percé de quinze ou seize coups d’épée, ne reconnaissant pas au Châtelet un voleur qui venait d’être pris en flagrant délit (93), et après les erreurs qu’il commit à son retour à Grenoble (100), le critique, sous l’impression de l’examen auquel M. le Prince avait soumis J. Aymar et de la conclusion qu’il