Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/242

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une fois acquise, ainsi que la foi en l’intelligence de cette table, je conçois comment une question adressée à la table éveille en la personne qui agit sur elle, sans qu’elle s’en rende compte, une pensée dont la conséquence est le mouvement musculaire capable de faire frapper un des pieds de la table conformément au sens de la réponse qui paraît la plus vraisemblable à cette personne.

267.Voilà ce qui me parait vraisemblable dans le phénomène des tables frappantes ; mais eu égard aux réserves faites précédemment (24, 51, 176, 183), je dis, quelle que soit à mes yeux cette vraisemblance, que je ne la présente pas comme la vérité, et avec l’assurance que j’ai mise à exposer la théorie des phénomènes du pendule explorateur, déduite de mes expériences et de mes observations personnelles.

Que l’on ait recours à des esprits pour faire tourner des tables, compter les bougies ou les lampes d’un salon et des pièces de monnaie ; pour leur demander les heures, le jour du mois, l’âge des personnes, la conduite à tenir ou le parti à prendre dans une circonstance donnée, le régime le plus favorable à un malade ; qu’on les consulte sur les sciences, les arts, la politique, l’économie des sociétés et la théologie ce sont des choses hors de notre domaine que je dois m’abstenir de discuter.

Mais, comme ami de la vérité et de l’humanité, j’adjure les hommes de bonne foi qui se croient la puissance d’agir sur les esprits, d’user de leur influence autrement qu’ils ne l’ont fait jusqu’ici. Au