que dans le mal de mer il se passe en nous quelque chose d’analogue aux faits précédents. À cette époque, je n’avais qu’un ancien souvenir de ce que j’avais éprouvé sur mer en 1814, et je fus très-réservé. Aujourd’hui, après deux voyages sur la Manche, en 1851, je serai plus explicite.
296.La cause première de ce mal est, selon moi, dans la continuité des efforts que nous faisons pour ne pas tomber, ou, ce qui revient au même, pour conserver notre stabilité ; aussi ne se déclare-t-il, en général, qu’un certain temps après qu’on a quitté le rivage : mais la précision du sujet exige que j’envisage les personnes qui l’éprouvent dans les trois positions où elles peuvent se trouver : A debout, B assises, et C couchées.
297.C’est après avoir lutté un certain temps pour ne pas tomber, contre les mouvements du vaisseau qui vous porte, qu’une fatigue très-pénible se fait sentir derrière la tête, dans la région du cervelet dont l’influence sur nos mouvements est incontestable. Cette fatigue tient évidemment à la circonstance de mouvements sans cesse contrariés. On le conçoit, en se rappelant que dans un vaisseau, indépendamment de la marche progressive, il y a des mouvements de haut en bas et de bas en haut à la fois, suivant la ligne de direction et suivant la perpendiculaire à cette ligne, ou, ce qui revient au même, dans le sens de la longueur et dans le sens de la largeur du bâtiment. Ce sont ces mouvements qu’on appelle