de la perfectibilité, caractère par lequel il se distingue de tout être vivant.
335.Je crois à la civilisation et conséquemment à une perfectibilité de l’humanité, non indéfinie, mais en rapport avec les facultés limitées de l’homme. Ma foi repose sur la conscience que j’ai de voir cette civilisation assurée par la raison. Car tout changement dans les rapports mutuels des individus d’une société, aussi bien que dans ceux des peuples déjà civilisés, ne répondra aux espérances généreuses des esprits éclairés qui l’ont voulu, qu’à la condition de n’être pas brusque, parce qu’il sera le résultat de convictions réfléchies et non passionnées. Si vous avez foi en la perfectibilité humaine, n’exposez donc jamais les hommes soumis à votre influence à agir de manière qu’après l’action ils reculent tôt ou tard en deçà du point d’où ils étaient partis pour se porter en avant.
Parce qu’en effet, tout ce qui tend à soustraire l’homme à l’empire de la raison ne dure pas ; la durée n’appartenant, quoi qu’on dise et qu’on fasse, qu’à ce qui est vrai, et conséquemment juste et dans l’intérêt prochain ou éloigné de la société. Évitez donc l’erreur, si vous voulez hâter la marche de la civilisation en en assurant le progrès. Or, si je dis croyez à ce qui est du domaine de la tradition religieuse, j’ajoute raisonnez avant d’admettre comme vrai ou même comme possible ce qui est en dehors de cette tradition.
336.De là, la nécessité de s’adresser toujours à la