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Page:Chevrier - Le Colporteur, Nourse.djvu/29

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teur, s’érigeant indécemment en inquiſiteur, prît les maximes de la ſaine philoſophie pour des impiétés, & denonçât à la Juſtice tous les écrivains qui avoient plus de réputation que lui. Monteſquieu, Voltaire, Diderot, & tous les Encyclopédiſtes ſont les victimes journalieres que l’Écrivain de Trévoux immole à ſa ſainte fureur. Colorant ſes injures ſous le nom de zele, & s’enveloppant dans le manteau de la Religion, il croit qu’il lui eſt permis de n’écouter que ſa paſſion, & de jouer pour dix écus par mois le rôle de délateur, perſonnage peu digne d’un Prêtre, & moins encore d’un eſprit politique, qui ſe tairoit, s’il réfléchiſſoit que ces philoſophes qu’il attaque, n’ayant connu ni Jean Châtel, ni le Duc Daveiro, pourroient faire repentir la Société de Jeſus, des perſécutions qu’il leur ſuſcite depuis près de ſept ans.

La Marquiſe allant plus avant, ouvrit une brochure ſoporative, connue ſous le titre de Journal du Commerce.

L’ex-avocat qui dirige cette production glacée, dit que ſon ouvrage eſt bon, il le croit même. Qu’en conclure ? que M. Accarias de Serionne, Bourgeois de Gap en Dauphiné, dit & croit une abſurdité. Mais je ſuis penſionnaire d’une Cour éclairée, répondra ſurement l’avocat Apraxin[1].

  1. Mot grec qui ſignifie ſans pratique.