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Page:Chincholle - Dans l’Ombre, 1871.pdf/115

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— Mais, reprit M. Fercy, dont une réflexion soudaine traversait l’esprit, comment avez-vous pu faire la copie de cette toile qui, depuis mon mariage, n’a jamais quitté notre salon de Paris ?

— Voilà précisément qui est merveilleux, cher maître, s’écria Francisque, qu’on ne prenait pas sans vert. Quand j’étais encore collégien, trois fois, il est tout naturel que vous l’ayez oublié, trois fois j’accompagnai chez vous mon oncle Jacquin. Trois fois seulement, j’ai vu votre Machiavel et toujours, toujours il est resté là, dans ma tête. Il a décidé de mon avenir. Si, pendant quelques années de jeunesse, j’ai mené la vie irrégulière qu’on se plaît si souvent à me reprocher, c’est uniquement parce que mon oncle Jacquin, devenu mon tuteur, s’opposait à ma vocation. Il vous le dira lui-même.

— Certainement, disait déjà l’homme d’affaires.

Ah, Jacquin avait bien imaginé son plan. Ce misérable, qui eût peut-être fait un excellent politique, connaissait l’effet des réactions. Depuis la réunion du conseil, il n’était point de mal qu’on n’eût raconté, chez M. Fercy, de ce bohême enleveur de filles, de ce jeune barbouilleur,