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Page:Chincholle - Dans l’Ombre, 1871.pdf/124

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moins hebdomadaires. Dame, le nerf de la guerre, c’est…

— Cinq cents francs !

— Comme tu dis. Et pas moyen de continuer sans eux à coqueter devant la balle…

— Vas, répondait l’oncle, tu peux bien me faire chanter ; je suis assez gai pour ça.

Et pendant que l’homme d’affaires et son neveu s’entretenaient sur ce noble sujet, en se félicitant du succès probable de leur entreprise, Henri et Julia, bras dessus, bras dessous, marchaient devant M. et Mme Fercy. Ils ne pouvaient pas, sous les yeux des parents, s’embrasser comme dans le bois de Saint-Paul ; mais se dire les mêmes choses, mais s’appuyer tendrement l’un sur l’autre, mais se presser les mains, ils le pouvaient et ne le faisaient plus. Le maladroit Henri jouait le jeu de Francisque, en accablant Julia de reproches ; il l’appelait coquette, traîtresse, si bien qu’il l’énervait absolument, et que la jeune fille, pour la première fois de sa vie, éprouva au bras d’Henri un grand plaisir à se retrouver devant sa porte.

— Quand pourrai-je vous revoir ? lui demanda-t-il alors.