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Page:Chincholle - Dans l’Ombre, 1871.pdf/132

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jura à celle qu’il aimait qu’il allait conquérir un rang digne d’elle et qu’elle n’aurait pas longtemps à attendre :

— J’ai beaucoup de foi en vous, lui répondit-elle en lui tendant la main.

Et pendant qu’Henri pressait avec amour cette main ambitionnée :

— Il est vrai, ajouta froidement Julia en se tournant vers son père, que j’ai bien aimé M. Henri, mais il reconnaîtra lui-même que si je l’épousais après la lettre qu’il m’a écrite, je n’aurais guère de dignité.

Henri devint blême. Un instant peut-être il y eut dans son cœur pour la jeune fille plus de colère que d’amour. Cependant il ne voulut pas encore s’avouer vaincu. Avec l’éloquence des mourants, il défendit cette lettre que lui reprochait Julia et qu’avait dictée la jalousie. Mlle Fercy l’interrompit :

— Je ne veux pas, monsieur Henri, dit-elle, vous laisser dans une situation fausse et je serai franche avec vous. Autorisée par ma mère, je viens de permettre à M. Francisque de tenter près de mon père une démarche semblable à celle que vous venez de faire.

— Oh, elle n’a pas de cœur ! s’écria