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Page:Chincholle - Dans l’Ombre, 1871.pdf/152

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Jacquin pour le prier de lui envoyer sur sa pension treize cents francs, dont mille destinés à une entreprise importante et trois cents, à la vie ordinaire.

Immédiatement après avoir reçu la lettre d’Henri, M. Jacquin, avec toute l’amabilité qu’il était de son intérêt d’avoir, répondit au jeune homme par l’envoi de deux cent quatre-vingts francs et de son compte. Cette faible somme était tout ce que le poëte avait encore à toucher sur sa pension. En quatre ans, il avait donc dépensé les sept mille cinq cents francs que lui avait laissés son oncle et les deux mille et quelques cents francs que lui avait rapportés son emploi, dix mille francs à peu près, ce qui n’avait réellement pas été trop pour un garçon qui s’était d’abord mis dans ses meubles, qui avait eu des inscriptions à prendre à l’École de droit, des livres à acheter, qui avait été dans le monde, qui avait couru les théâtres à la poursuite d’une infidèle, et, de temps en temps, tâché, mais en vain, d’oublier ladite infidèle. M. Jacquin profita de l’occasion pour inviter le jeune homme à revenir à Morlancourt, « où tout le monde le recevrait si bien ! » Mais