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Page:Chincholle - Dans l’Ombre, 1871.pdf/155

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tant de nuits joyeuses. Si la dédicace était plus enthousiaste que ne l’eût été une dédicace s’adressant, non pas à Mécène, mais simplement à M. de Bory, c’est bien admissible. Si cet ardent vieillard, reconnu un sénateur tellement poétique qu’on lui dédiait avec forcé hyperboles un volume de vers, la petite veuve le jugea enfin digne d’avoir une Danaé, cela ne nous regarde point.

À tous les journaux et revues, Henri avait envoyé son livre. Vous vous faites une idée de l’ardeur avec laquelle, pendant la quinzaine qui suivit la publication, il lut tous les journaux et revues depuis le bulletin jusqu’aux annonces. Un petit journal avait consacré à ce livre quatre lignes de ces louanges outrées et banales dont on baptise les livres qu’on n’a pas le temps de lire. Une grande revue avait fait suivre, sur l’envers de sa couverture, l’annonce du volume de sept lignes naturo-philosophico-politico-littéraires, après la lecture desquelles il n’y avait pas moyen de savoir si Henri était un vrai poëte, ou un versificateur, ou un Parnassien, ou un sot. Quelques-unes des rares feuilles, où la poésie n’a pas perdu ses droits avaient