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Page:Chincholle - Dans l’Ombre, 1871.pdf/241

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saisir la sienne ; il comprit qu’il peut y avoir des réalités meilleures encore que le rêve.

— Je t’aime ! fit Julia en se jetant dans ses bras.

Mais elle s’en arracha aussitôt ; elle venait d’entendre marcher dans la chambre voisine. Le boudoir, où ils étaient, avait deux portes, l’une par laquelle était entré Henri, l’autre donnant sur le jardin.

La jeune femme se dirigea vers la pièce où avaient glissé des pas.

— Julia, Julia ! fit Henri qui, tout au bonheur, n’avait entendu aucun bruit.

— Attendez, dit la jeune femme.

Et elle leva la portière, qui retomba derrière elle.

Henri qui, à tâtons, avait un instant poursuivi Julia dans le boudoir, y restait maintenant seul, abasourdi, ne sachant quelle raison donner à la sortie si brusque de l’ange qui le laissait ainsi à la porte du ciel…

Il faisait nuit complète dans la pièce où venait de pénétrer Julia. Agitée, anxieuse, mais brave et prête à tout, l’épouse du misérable Francisque alluma vite un flambeau.