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Page:Chincholle - Dans l’Ombre, 1871.pdf/242

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La lumière à la main, elle explora tous les coins : il n’y avait personne dans cette pièce.

— Me suis-je donc trompée ? se demanda Julia.

Un nouveau bruit de pas lui répondit. On s’était certainement sauvé devant elle. Elle entra dans une autre pièce, où elle ne trouva encore personne.

Elle était très inquiète. Était-ce son mari qui l’avait épiée ? Était-ce la bonne ?

Elle ne pouvait croire que ce fût son mari, qui avait une très grande confiance en elle, qui aimait beaucoup mieux d’ailleurs la chasse que sa femme, et qui devait en ce moment se trouver aussi heureux que possible au festin offert par M. Jacquin aux chasseurs.

Elle se rendit dans la chambre de la bonne, où celle-ci, très calme, semblait absolument livrée à un travail de couture.

— Je suis folle, pensa Julia.

Et elle alla retrouver son Henri.

Dans ce cher boudoir, dont la chaude atmosphère était imprégnée du parfum de Julia, Henri, le corps courbé, l’oreille aux aguets, attendait impatiemment le retour de l’enchanteresse.