Aller au contenu

Page:Chincholle - Dans l’Ombre, 1871.pdf/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 52 —

dessous, qui parcourent les bois : « Allons rejoindre les autres, » disait Julia. Mais les chemins sont si capricieux, le bois est si grand, surtout ils s’aimaient tant qu’ils étaient loin de se rapprocher de leurs amis.

Pendant ce temps-là, les oiseaux se faisaient aussi la cour et chantaient. Les arbres entendaient un délicieux concert où Julia et Henri, la fauvette et le pinson et bien d’autres encore avaient chacun leur partie.

— Ce bois est adorable, murmurait Julia.

— Et qu’il est bon de s’y perdre ainsi ! répondait Henri. M’aimez-vous ?

— Oh oui ! Et la preuve, c’est qu’autrefois lorsque papa m’embrassait en disant : Aimez-tu ton petit père ? je répondais : Je t’adore. Je n’oserais plus maintenant lui dire ce mot-là ; je croirais vous voler quelque chose. Mais quand nous serons plus âgés, nous nous marierons, n’est-ce pas ?

— Oui, dès que j’aurai conquis ma place au soleil ! Et je vous rendrai glorieuse de moi !

— Et moi, disait Julia, je vous rendrai heureux.

Mais avant qu’elle eût fini sa phrase :