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Page:Chincholle - Dans l’Ombre, 1871.pdf/61

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gens distingués ; il allait avoir sa chambre à soi, être étudiant en n’importe quoi, avoir le droit de dépenser deux cents francs par mois à sa guise. Il était fier, heureux. Il avait sa liberté ! Il commença par faire une infamie. Quand les deux amoureux se séparèrent, il fut convenu, d’une façon presque irrémédiable, que Francisque partirait le premier, mais que, quinze jours après, la Claude irait le rejoindre, sous le prétexte d’aller apprendre l’état de modiste à Paris. La pauvre enfant rejoignit son Francisque, mais un an ne s’était pas écoulé que Francisque disait de la Claude à ses amis : « Je ne sais plus ce que j’en ai fait ! »

De l’amour, elle était tombée dans la galanterie.

Voilà pourquoi, à Morlancourt, où cette histoire avait fini par être connue, on ne prononçait jamais les noms de M. Francisque et de la Claude.

Cependant, rentré chez lui, M. Jacquin écrivit à son neveu cette lettre que plus d’un débiteur recevrait volontiers :

« Mon cher Francisque,

« L’échéance des huit mille francs que je t’ai prêtés approche. Je ne prétends