Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/43

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pagne ; il me sembloit que, me séparer d’Adolphe, étoit renoncer au plaisir. Il étoit l’ame de mes jeux ; sa gaîté, son enfantillage presqu’égal au mien, me le faisoient idolâtrer. Je soupirois toujours après le moment où je devois le voir ; je soupirois encore quand il me quittoit. Enfin, le jour de notre départ fut fixé, et, malgré mes instances , ma tante ne voulut pas emmener Adolphe. Il fallut bien s’en consoler. J’espérai que je trouverois assez de sujets de distraction pour pouvoir m’amuser sans lui, Je ne fus pas trompée dans mon attente ; bientôt les plaisirs de la campagne me firent oublier ceux que je goûtois près d’Adolphe.

J’ai souvent remarqué, depuis que je raisonne, que j’avois un des caractères les plus rares et les plus heureux du monde. Toutes les sensations