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agréables m’affectent avec excès, et J’ai toujours eu pour les sentimens pénibles une espèce de philosophie, ou, si vous l’aimez mieux, d’insensibilité qui en diminuoit l’amertume, et qui m’a souvent préservée de mille chagrins qui seroient venus troubler le bonheur dont j’ai joui presque san interruption.

Un de mes grands plaisirs, lorsque j’étois à la campagne, étoit la chasse aux papillons. Je jouissois d’une entière liberté ; j’avois même la permission de me promener seule dans les environs ; mais les dépendances du château étoient si considérables, et tout ce qu’elles renfermoient si délicieux, que je ne m’en éloignois jamais. Tout s’y trouvoit réuni ; des tapis de verdure, des bois solitaires, des ruisseaux, des bosquets ; cette demeure est vraiment un paradis ter-