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restre. Il y avoit un mois que nous avions quitté Marseille ; déjà j’avois tout oublié, tout, jusqu’à mon cher Adolphe, lorsqu’un beau matin, vétue d’une robe légère, armée de tout ce qu’il falloit pour faire bien des captifs, je sortis dans l’intention de faire une chasse complète. Un beau papillon bleu de ciel me fit courir un temps infini ; il se posoit sur chaque fleur, mais aucune ne pouvoit le fixer ; enfin ma constance triompha de sa légéreté ; le beau papillon, pris sous la gaze, se débaitoit en vain ; il étoit en ma puissance , et jamais volontairement je n’ai rendu de liberté. Glorieuse de ma victoire, j’allai me reposer sons un berceau charmant auquel j’allois souvent rendre visite. Je me couchai sur l’herbe, où bientôt je tombai dans un profond sommeil. Je ne sais si je dormis long-temps ; mais il