Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/47

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long-temps de ce borheur ? Cela seroit trop long à vous dire, me répondit Adolphe en reprenant sa première attitude, vous le saurez une autre fois. Dormez encore : si vous saviez combien cela vous rend jolie, vous ne vous seriez pas réveillée si mal à propos. Je n’en ai plus envie, mon cher Adolphe. Mais que faites-vous donc là ? J’admire la plus jolie gorge du monde, me répondit-il en me donnant un baiser. Eh ! quel baiser ! Je ne l’oublierai de ma vie ! Ce fut le premier baiser d’amour, ce fut le plus délicieux ! Il m’enivra de volupté ; jamais baiser ne procura pareille ivresse. Adolphe s’aperçut de mon émotion, et s’efforça de l’accroître encore, en répétant mille fois ce qui l’avoit causée. Ses baisers, à chaque instant, devenoient plus ardens ; ceux que je lui rendois n’é-