Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/48

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toient pas moins amoureux , et je crois que j’aurois accordé, dès la première fois, ce que depuis mille amans passionnés n’ont pu obtenir, ni par leur amour, ni par leur constance, si, à l’instant même où mon Adolphe alloit devenir tout-à-fait téméraire, le nom de Julie, que répétoient plusieurs voix, n’eût frappé notre oreille. Aussitôt Adolphe se releva, et, sans nulle pitié de l’état où il m’avoit mise, il se débarrassa de moi, malgré les efforts que je faisois pour le retenir ; et le poltron chercha son salut dans la fuite, en me recommandant bien bas de ne pas dire que je l’avois vu. Je restai couchée sur l’herbe, privée de toutes mes facultés, et brûlante de mille désirs. La seule de mes idées qui ne fût pas coufuse, étoit le regret d’être séparée d’Adolphe, et le désir de le revoir encore ; enfin, peu à peu