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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/112

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Journal

deſſus je m’en vais me coucher, & tâcher de dormir malgréle roulis. La réfléxion morale a peut-eſtre eſté un peu longue : mais en vérité la mer en colere eſt un prédicateur pathétique, & le Pere Bourdalouë ſe tairoit devant elle.

10. Juillet.

LA mer s’eſt miſe à la raiſon. Elle eſt encore haute, & le vent eſt aſſez fort. Mais nous portons nos huniers, & faiſons plus de deux lieuës par heure. Nous eſperons doubler inceſſamment les Iſles d’Amſterdam & de Saint Paul, & puis aller reconnoître la pointe de Java, pour tomber bruſquement dans le détroit de la Sonde, qu’il faut paſſer avec bon vent à cauſe du courant qui vient du Nord.

La hauteur s’eſt trouvée de 36. degrez 59. minutes.

11. Juillet.

DEux lieuës & demie par heure ; quelquefois trois : de temps en temps des coups de mer ; un peu de roulis. Tout cela n’eſt rien, pourveu que nous arrivions dans un mois à Batavie ; & nous y arriverons, ſe Deos for ſervido, ou ſi vous aimez mieux.

[texte thaï]
12. Juillet.