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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/248

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Journal

Nous avons eſté ce ſoir à la promenade en balon. Le Chevalier de Fourbin a tué des oiſeaux, dont les ailes ont ſept piés & demi d’envergure, pour parler encore marine. Les vents de Nord commencent à venir, & à rafraîchir.

M. Conſtance eſt venu prier M. l’Ambaſſadeur d’aller demain dîner chez lui. Il fait une grande fête pour l’exaltation du Roi de Portugal ; mais il n’a prié que les Portugais, qui ſont venus voir M. l’Ambaſſadeur. On a commencé ce ſoir par un grand feu d’artifice dans le camp des Portugais, & par quelques pots à feu qu’on a tirez devant la maiſon de M. Conſtance. Ils ſont fort habiles en ce païs-ci pour l’artifice. Je croyois voir des arbres, dont le tronc & les branches ſont d’un feu enfoncé, les fleurs & les feuïlles d’un feu vif & brillant. J’en porterai quelques pots en France.

1. Novembre.

LA fête a eſté grande chez M. Conſtance : on a eſté trois heures à table. D’abord on a beu la ſanté du Roi de Portugal ; c’eſt le Roi de la fête. Tous les vaiſſeaux François, Anglois, Hollandois ont répondu de tout leur canon. On a beu enſuite la ſanté du Roi, celle du Roi de Siam, & celle du Roi d’Angleterre. Monſeigneur le Dauphin, M. le Duc de Bourgogne, & M. le Duc d’Anjou ont ſuivi ; tout cela au bruit du canon :

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