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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/277

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du Voyage de Siam.

autour d’un jardin du Roi, où il y a force figuiers, des allées, des canaux. Le Jardinier eſt un François, qui fait bien ſes petites affaires.

J’ai appris de M. Conſtance que la guerre de Camboge ne va pas bien. Il y a deux Rois, l’un ſoutenu par le Roi de Siam, & l’autre par le Roi de Cochinchine. Les Siamois ont eſté bien batus ; & il y en a cinq cens aſſiégez, qui mangent la terre, & ne veulent point ſe rendre. On a envoyé ordre ſur la frontiere de faire tout marcher à leur ſecours. Les armées de ce païs-ci ne ſont pas autrement bien diſciplinées.

Ne croyez pas que je vous oublie : on travaille de tous côtez avons faire des mémoires ; & j’eſepere vous rendre aſſez bon conte des royaumes de Siam, de Tonquin, de Cochinchine, de Camboge, de Chiampa.

Je ne vous ai pas dit que M. l’Ambaſſadeur obtint hier une choſe qui ſera fort agréable au Roi : c’eſt les chroniques du royaume de Siam. Il y a peine de la vie à les avoir chez ſoi ; & ſa Majeſté les accorda agréablement, quand on lui dit que cela feroit plaiſir au Roi. Mais voici quelque choſe qui vous plaira encore davantage. Depuis que ce Roi-ci regne, il a eu un ſoin particulier de ramaſſer les livres de l’hiſtoire de la Chine : il y a envoyé des Ambaſſadeurs preſque exprès : il n’a point épargné la dépenſe pour ſatisfaire ſa curiofîté. Il a tout cela bien conditionné, & il nous le

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