Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/265

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et les arts qu’on y cultive, et la langue qui doit en perpétuer la mémoire, sont capables d’influer mutuellement les uns sur les autres. Soyons plutôt persuadés que cet esprit pénétrant qui lisoit dans l’avenir, y voyoit déjà naître de votre établissement et du sein de l’émulation, l’Académie des Sciences, celle des Belles-Lettres, et toutes les autres Académies du Royaume, brillante postérité de l’Académie françoise.

Et n’est-ce pas en suivant ces vues et le même plan, qu’après la mort du cardinal de Richelieu, le chancelier Séguier, digne chef de la justice et de la littérature, mérita le titre de votre protecteur ? titre désormais destiné aux plus grands Rois, puisque Louis-le-Grand et son auguste petit-fils, qui nous retrace les vertus de ce Monarque, n’ont pas dédaigné de le porter.

C’est à la lumière que l’Académie françoise répand de tous côtés, par ses leçons et par ses exemples, que sont dus tant d’excellens ouvrages, où brillent cette pureté de diction, cette bienséance de style, ce fonds de raison sagement orné que l’on ne connoissoit point avant elle. Attaché depuis long-temps à la compagnie célèbre qui a pour objet la nature et les arts, j’ai vu de près et avec admiration ce que peuvent les talens réunis de ces deux illustres corps dans un de vos membres1. Plus prudent sans doute, et plus sage si, content