Aller au contenu

Page:Chojecki - La Pologne captive et ses trois poètes, 1864.djvu/168

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

r mes langes et les faisant tournoyer au-dessus de sa tête, elle en menaça le monde.


XXII.

Je n’étais pas encore un adolescent, que déjà la vengeance était l’unique nourriture de mon âme et la trahison celle de mon esprit. Souvent, je me le rappelle, il me semblait qu’un génie passait la main sur mes cheveux, ou, pareil à un ange me parlait dans mes rêves. J’ouvrais les yeux, ce n’était qu’un tourbillon de feuilles desséchées qui se dressait au-dessus de moi, comme un spectre livide, s’en allait au vent et quelques fois tombait sur ma poitrine. Alors ma main tremblait et mon poignard glissait de soi-même hors du fourreau.


XXIII.

Ô vous, premiers orages de mon âme, de quelle horrible manière vous vous rappelez à ma mémoire ! Je crois encore voir ce nuage sanglant dans lequel mon esprit tourbillonnait comme une colombe. Aujourd’hui