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Le bon sens qui a dicté cet article 5 de la loi sur les amendes est fort heureusement mis en lumière par l’observation suivante du député Hurue :

Hurue, député. « Comment voulez-vous qu’un homme emprisonné paie son amende ? C’est impossible ! Les résultats de ces emprisonnements ont été jusqu’à présent des évasions et des fuites à Raiatéa. »

Maintenant passons à d’autres considérations.

Dès son arrivée à Tahiti, en janvier 1859, M. de la Richerie se montra prodigue de prévenances, de bonnes paroles et de promesses, envers la mission catholique.

Au mois de février 1859, le tribunal supérieur tahitien fut cassé, pour des raisons qu’il serait trop long de relater ici.

Parmi les membres qui le composaient on comptait : le Président qui avait reçu la médaille militaire au service de la France ; un juge qui avait gagné la croix de la Légion d’honneur en combattant dans les rangs de nos soldats ; plusieurs autres juges qui se distinguaient par un véritable attachement à notre pays et dont l’un était catholique, ce qui en Océanie est l’équivalent de Français comme protestant est l’équivalent d’Anglais.

Le Commandant commissaire impérial s’empressa de reconstituer ce tribunal et voici comment il le composa

Président   Metuaoro, ministre protestant de Tiarei.
Vice-Président   Maheanu, ministre protestant de Faa.
Juges
Mataïtaï, ministre protestant d’Afaïti.
Otare, ministre protestant de Teavaro.
Imihia, diacre protestant.
Puhia, diacre protestant.
Fenuaiti, simple protestant.
Juges suppléants
Tohi, diacre protestant.
Haumani, diacre protestant.
Hooau, diacre protestant.

À partir du moment où ces nominations eurent lieu, nul ne s’étonna de voir les Indiens catholiques perdre tous leurs procès. Il est rare, en effet, qu’une cause ne vienne pas à ce tribunal soit directement, soit par voie d’appel.

Mais si les Indiens catholiques perdaient tous leurs procès, pour les consoler, sans doute, on avait renforcé l’élément protestant dans la Chambre législative à laquelle appartiennent de droit les membres du tribunal supérieur.