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« M. Landes continue la lecture du compte-rendu et s’arrête à la conclusion de l’innocence de Dupuy, dont le seul et unique accusateur est un indigène subissant une pression continuelle, lequel cependant déclare l’innocence de Dupuy à deux fois différentes, à la prison, et devant trois chefs mangareviens. » (Voir les interrogatoires des 26 et 28 février, faits par MM. Duprat et Landes.)


Dans tout cela, le procès-verbal du Conseil d’Administration ne dit au fond que ce qui est dans le rapport collectif Duprat et Landes. Cela est naturel, ce sont ces deux messieurs qui seuls ont parlé dans les deux documents.

Analysons un peu leurs dires et leurs actes.

MM. Duprat et Landes n’ont vu, disent-ils, qu’un témoin, Urbain Daniel ! Pourquoi donc ne parlent-ils point, dans cette affaire, de M. le vicomte Florit de la Tour, ni de ses protestations, ni de sa déposition écrite ? Et puis, ce n’est pas le manque de témoins qui a pu les gêner dans l’élucidation de cette affaire, car les juges de Mangarèva, qui avaient mis beaucoup de soins et de conscience dans leurs recherches de la vérité et dans leur jugement, n’avaient pas craint de faire comparaître devant le tribunal les trente témoins dont les noms suivent :

Irèneo Putetoa, — Vinikenetio a pauro Matiki, — Henri, — Ephrem, — Anatatio Matamakai, — Maratino — Matokunuto, — Augustino Pokiturau, — Joane ote Etua Maomoto, — Amapiroko, — Matamoe, — Vareriano Matookura, — Joane Marapaere, — Venekearo Mamakai, — Tirivetero Ma…, — Rapaere à Kanuto, — Uparatio, — Karirepo, — Perenaratino, — Timoteo, — Daniel Guilloux, — Rino Magotorieva, — Jacques Guilloux, — Juriano Temauri, — Louis Teitei à Mahai, — Kanuto Teogaï, — Hirario Mamagiti, — Atauto Matitiou, — Karore Mapurei, — Maratino Pupuko, — Anatonio, — Florit de la Tour.

Ce dernier ne fut interrogé qu’à titre de renseignements.

MM. les Enquêteurs basent l’innocence de Dupuy sur la seule déposition d’Urbain Daniel. Or, comme ce dernier était un voleur et qu’il avait été condamné comme tel après avoir avoué son crime, il s’en suit que, d’après eux, il suffit du témoignage d’un voleur pour innocenter son complice.

En ce qui touche les rétractations d’Urbain et sa lettre à M. Duprat, ces messieurs se bornent à dire qu’elles sont dues à une influence et à une pression continuelle, mais ils n’expli-