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quent point ce qu’ils entendent par là ni comment elles pouvaient agir sur Urbain Daniel, alors qu’il était en prison au secret et sous la garde de marins français.

La séance de nuit, qui eut lieu dans la prison, le 26 février, quelques heures après un long interrogatoire public, et dans laquelle Urbain Daniel, seul avec MM. Duprat et Landes, eut à répondre, depuis six heures jusqu’à dix heures du soir, à leurs questions, ainsi que la lettre écrite au 1er mars à M. Duprat, ne donnent-elles pas à penser, avec raison, que si Urbain a subi une pression, elle est due à MM. les Enquêteurs ?

Considérons maintenant la partie de l’enquête qui a trait à Pignon.

La lettre collective des Enquêteurs dit : « Qu’ils ont fait venir Pignon pour formuler ses réclamations (pièces nos 53 et 54 du dossier, datées du 25 février et du ler mars 1860) ; qu’ils ont demandé aimablement à la régente, 150,000 francs d’indemnités ; qu’ils ont fait prêter serment à Akakio Tematereikura, lequel sans doute avait sa leçon faite d’avance ; qu’ils l’ont interrogé durant quatre heures, mais qu’ils n’ont pu rien tirer de lui ; qu’il avoue n’avoir loué son terrain à Pignon que pour trois ans, et qu’ils ont fait établir un inventaire par MM. Mauson et de la Tour pour servir de base aux indemnités. »

Le procès-verbal de la séance du Conseil d’Administration dit :

« La discussion continue par la lecture du rapport de MM. Duprat et Landes, relative à l’affaire de M. Pignon. M. Landes lit la requête de M. Pignon, du 1er mars 1861, et divers jugements des Conseils mixtes. »

« À ce sujet, le Commissaire impérial fait observer qu’il est extraordinaire qu’il n’y ait qu’une seule juridiction et il doute qu’on puisse admettre que des jugements de cette forme soient mis d’exécution sans appel. »

« M. Landes lit les interrogatoires d’Akakio, de Jacques Guilloux, de Marion et de Daniel Guilloux. Nos conclusions, dit M. Landes, ont été formulées le 13 mars dans une lettre que nous avons adressée à la régente. Celle-ci, ou plutôt, M. le vicomte Florit de la Tour, a répondu par un long