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commentaire du 15 mars, dans lequel toute conciliation, toute concession est rejetée. (Cette lettre est lue par M Duprat)[1]. »

Dans la même séance il est établi, sur les dires de MM. Duprat et Landes, que Mme Pignon continue son commerce et qu’ « elle a repris les marchandises qu’on avait transportées hors de chez elle. »

MM. Landes et Duprat « firent venir Pignon pour qu’il formulât sa demande d’indemnité. » Ce qu’il fit à deux reprises différentes, le 25 février et le 1er mars.

Le 25 février il réclamait :
1o Pour magasin et mobilier 100,000 fr.
2o Pour dégradation de propriété 50,000
3o Pour la goélette Marie-Louise 30,000
Total 180,000 fr.
Le 1er mars, c’est-à-dire trois jours plus tard, il demandait :
1o Pour un quai 40,000 fr.
2o Pour une maison en roseau 10,000
3o Pour marchandises et mobilier 60,000
4o Pour affaires arrêtées 40,000
Total 150,000 fr.

Cette différence entre les deux demandes présentées par Pignon n’inspira aucune réflexion aux Enquêteurs ; elle ne fit naître en eux aucun doute sur la probité de ce commerçant ni sur sa capacité à estimer sérieusement les dommages qu’il prétendait avoir soufferts.

Ils admirent sa seconde demande sans y trouver à redire ; ils ne virent aucun changement à y faire, même lorsque, quelques jours plus tard, les experts nommés par eux eurent établi que le dommage souffert par la maison était de 761 francs et 60 centimes, que celui souffert pour les marchandises et le mobilier était de 464 francs, et que, d’ailleurs, Mme Pignon avais repris les marchandises.

Ils ne firent estimer ni le quai, ni le commerce de Pignon, et ne songèrent pas à s’assurer si la cessation de son commerce avait été volontaire ou forcée. Il eût cependant été facile de faire vérifier les livres de ce négociant et de voir quel était le

  1. On peut lire cette lettre dans l’écrit « Les Îles Gambier et la brochure de M. Jacolliot. »