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nombre de tonneaux de nacre vendus annuellement, ainsi que leurs prix d’achat et de vente.

La légèreté mise par MM. Landes et Duprat dans la conduite de leur enquête se retrouve aussi dans la rédaction de leur rapport collectif ; ainsi ils y disent : « Qu’ils ont interrogé Akakio Tematereikura durant quatre heures ; qu’ils n’ont pu rien tirer de cet homme, et qu’il n’avait loué sa propriété à Pignon que pour trois ans. » Or, en lisant le plumitif de M. Landes et l’interrogatoire d’Akakio, qui est très-catégorique, on est étonné de voir combien l’assertion « qu’ils n’ont rien pu tirer de cet homme » s’éloigne de la vérité, et l’on n’y trouve point qu’Akakio ait dit n’avoir loué sa propriété à Pignon que pour trois ans.

La légèreté de ces deux messieurs a été telle, qu’ils n’ont pas songé que le plumitif pourrait rester au dossier.

Après cela, devons-nous prendre la peine de discuter les autres allégations contenues dans les rapports de MM. Landes et Duprat, soit qu’elles aient trait à la loi de fustigation ou encore au commerce des missionnaires ou bien à tout autre chose ? Nous ne le croyons pas nécessaire.

Quant à ce qui est du Conseil d’Administration, les procès-verbaux de ses séances montrent que tous parmi ses membres, et notamment M. l’ordonnateur Trillard, n’étaient pas bien convaincus de la vérité des accusations portées contre Gambier. Leurs convictions ne pouvaient d’ailleurs s’établir que d’après les assertions de MM. Landes et Duprat ou sur les pièces qu’ils avaient dressées[1].

En vérité, tout ce qu’il y a de mieux à dire sur cette séance du Conseil d’Administration de Tahiti, se trouve dans les vers suivants :

« Ma foi, disait un chat, de toutes les merveilles
» Dont il étourdit nos oreilles,
» Le fait est que je ne vois rien.
» Ni moi non plus, disait un chien.
» Moi, disait un dindon, j’y vois bien quelque chose…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Florian. — (Le singe qui montre la lanterne magique.)
  1. Nous devons à la vérité de dire qu’il nous a paru ressortir de l’étude que nous avons faite de ces procès-verbaux, qu’un gros négociant, faisant partie du Conseil, croyait à ce que voulaient prouver MM. les Enquêteurs.