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Quelques mois après, la mission put envoyer cette nacre à Valparaiso, où elle fut vendue par les soins de la maison Fauché. Tous frais payés, cette vente produisit 745 francs[1].

Le supérieur de la mission rendit compte à son évêque Mgr d’Axiéri de tout ce qui avait été fait, et ce dernier approuva joyeusement cette opération commerciale.

Plus tard ce prélat, au milieu des sentiments pénibles et douloureux qu’il éprouvait en voyant sa mission calomniée et accusée de faire le commerce, ne pouvait néanmoins s’empêcher de rire au souvenir de la manière dont ses missionnaires pratiquaient le négoce, et son cœur remerciait Dieu de ce que tous ses collaborateurs étaient aptes et disposés à le faire ainsi.

Papeete, mars 1871.

J.-P. CHOPARD.

  1. Cette vente correspond à l’époque que M. le comte Émile de la Roncière fixe pour attribuer à la nacre une valeur de seize cents francs par tonneau. (Voir le Journal officiel de l’Empire français du 11 ou du 12 mars 1870, séance du Corps législatif, interpellation de M. de Kératry.)

    M. le commandant commissaire impérial de la Roncière a toujours été fort bien renseigné. On peut s’en faire une idée par la facture de la maison Fauché qui établit qu’à Valparaiso la nacre valait alors cent soixante francs les mille kilogrammes. D’ailleurs à Tahiti, à la même époque, le tonneau (ou les mille kilogrammes) de nacre, mis à bord du navire qui devait le transporter en Europe, coûtait tous frais payés cent soixante-quinze francs.