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Claude Paysan

Dans un instant, cela ne paraîtra plus… Oh ! je suis beaucoup plus forte à présent ; puis, en s’efforçant de rire : il me semble que je grimperais sur la montagne.

En même temps, elle regardait, curieuse, partout par les fenêtres.

Elle avait cru que Claude y serait à cette heure-là et elle pensait à différentes choses qu’elle avait décidé de lui dire en venant, pour lui faire plaisir. Mais elle ne le voyait point.

Alors elle prenait des détours pour faire arriver son nom dans leur causerie, questionnait la mère Julienne…

… S’il pensait toujours à elle ?… ah, mon Dieu, mam’zelle, s’exclamait la pauvre vieille… je ne lui en parle jamais, moi… mais quand je l’entends la nuit arpenter doucement sa petite chambre, quand je le vois pâlir au moindre mot, je m’explique tout. De plus, de vous voir si malade, le malheureux, comme il doit souffrir…

— En effet, le pauvre garçon, comme je le plains… Et quand je serai mieux, car je veux aller mieux maintenant, je saurai bien le consoler, lui trouver une bonne jeune fille qui l’aimera beaucoup, beaucoup, celle-là… Vous m’aiderez, mère Julienne, n’est-ce pas ?

— Oui, répondait-elle, un oui contraint auquel elle ne croyait aucunement.

… Fernande aurait bien désiré le voir pourtant et elle le guettait toujours, tressaillant au moindre bruit.