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Claude Paysan

Agitée, muette, elle prit sur la table où elle les avait déposés, son chapeau, son mouchoir, les deux grandes fleurs de marguerite qu’elle avait cueillies sur la route en venant, et elle se leva pour partir, après avoir dit le bonjour à la mère Julienne.

Voyant que sans rien dire la bonne vieille mettait sa capeline, se disposait à la reconduire, elle insista pour qu’elle ne vînt pas :

— Une autre fois plutôt… quand je reviendrai… Puis, comme se décidant enfin à dire quelque chose, qui lui coûtait beaucoup :

— Voudrez-vous les donner à Claude, ces deux fleurs ? Et elle les lui tendit.

Ce fut tout. Elle s’enfuit très vite de toute l’énergie de ses faibles jambes, en détournant la tête comme quelqu’un qui veut cacher ses larmes.

L’autre, la vieille, était restée debout toute droite… et elle la regardait s’en aller.