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Page:Choquette - La Terre, 1916.djvu/81

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Alors on entendit un appel suppliant auquel rien ne vint toutefois répondre : Lucas !

Affolée, les cheveux au vent et ne se guidant que sur les cailloux d’une étroite route battue entre les herbes, elle avait atteint la grande route. Cette fois ce fut un long cri sangloté et lamentablement attendrissant qu’elle poussa dans les ténèbres : « Lucas, où es-tu ?… reviens-t’en… Lucas !… »

Il s’écoula un instant, puis une voix douce répondit dans l’ombre : « C’est bon, va-t’en… rentre à la maison. »

— « Non, viens-t’en… viens…, » suppliait-elle en se dirigeant au hasard. Et comme Lucas était demeuré immobile, sans rien dire, elle l’avait rejoint :

— « Viens… Viens-t’en, » insistait-elle toujours. Elle avait passé son bras sous le sien et elle cherchait doucement à l’entraîner.

Lucas ne disait rien.

Seulement comme il s’était aperçu que Marcelle était dépourvue de toute coiffure, il avait enlevé sa propre casquette et la lui avait mise sur la tête.

Puis il se laissa amener.

… Il comprenait tout maintenant.