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Les Ribaud

lestement les ridelles de mon charreton, laissant sa compagnie toute débandée au commandement du lieutenant, et s’assit à mon côté.

Mon vieux François, qui n’aime pas beaucoup les militaires, je ne sais pourquoi, gêné et resserré dans un coin par les longues jambes du capitaine, grogna bien un peu, mais moi je me serais ainsi rendue au Labrador.

Nous sommes retournés lentement, orgueilleux, comme sur un char triomphal, et j’avais des tentations de crier aux passants : Voyez comme il m’aime. Car je n’en doute plus maintenant, il m’aime autant que je l’aime.

En me révélant une à une ses pensées et ses actions depuis notre rencontre au bal, il m’a laissé lire dans sa conscience et j’y ai reconnu chacune de mes pro-