Aller au contenu

Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
125
Les Ribaud

C’est par un besoin de réfléchir sérieusement, de rentrer en elle-même, loin du bruit, qu’elle s’est ainsi retirée à l’écart.

C’était bien beau, aussi, cette soirée sereine d’automne, si calme, que les cascades frémissantes répandaient au loin leurs gazouillis d’enfants, si limpide, que le clocher de l’église, les grands ormes, les murs crénelés du Fort, piqués ici et là, de lumière et d’ombre, clairs-obscurs superbes, découpaient chacun leur architecture spéciale sur l’horizon jaunâtre. Avec, là-bas, en perspective, les berges ancrées, les goélettes immobiles transpercées de leurs grands mâts comme d’une lance en plein cœur.

Vraie décoration théâtrale, qu’on eut dite prête à se mouvoir et à se transformer sous les fils secrets d’un machiniste d’opéra.